<<Retour     

Le Progrès jeudi 18 décembre 2003

Ces dernières semaines, le Rhône par la voix de Michel Mercier, le président du Conseil général, s'était déterminé contre la construction de l'A45. Une prise de position qui avait fait grincer des dents du côté ligérien où l'on n'en peut plus d'attendre ce désenclavement, vital pour tout un territoire économique et humain. Les récentes inondations ont d'ailleurs souligné avec acuité la nécessité d'une infrastructure parallèle à l'actuelle A47 asphyxiée et détériorée (notre photo).

L’A 45 est une nécessité pour la Loire. Le Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (Ciadt) l’avait reconnu au printemps, il l’a confirmé au cours de cette nouvelle réunion. Mais il faudra encore prendre son mal en patience avant de connaître la bande des 300 mètres, étape décisive pour affiner le tracé et pour évaluer l’enveloppe financière nécessaire à la réalisation de cette infrastructure routière.

Le Progrès vendredi 19 décembre 2003

CIADT : c'est Noël pour les régions !

Le Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire n'a pas failli à la tradition : cinquante projets, dont trente-cinq de transports, ont été retenus hier pour les prochaines années.

Autoroutes, salles de concert, TGV, lignes à haut débit, dans une avalanche de chiffres et de sigles également ronflants Le Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) réuni hier n'a pas dérogé à la tradition : un mélange d'inventaire à la Prévert et de fête de Noël pour les régions de France.
Au total, le gouvernement a retenu cinquante projets, dont trente-cinq de transports. Le coût est évalué à 20 milliards d'euros d'ici à 2012. " C'est un chantier très ambitieux qui est aujourd'hui engagé, ce qui représente plus de 50 000 emplois au minimum ", a commenté Jean-Pierre Raffarin. Le Premier ministre n'a pas évoqué les prochaines élections régionales et cantonales, mais chacun a deviné qu'il y pensait très fort. Il a cependant insisté sur la dimension européenne de ces projets, et la nécessité de " soutenir la compétitivité des territoires français dans l'espace européen ".
Modernité oblige, le CIADT affiche l'objectif de couverture complète du territoire en lignes à haut débit (pour l'internet), d'ici à 2007. Le coût en sera de 100 millions d'euros - une paille à côté du moindre TGV.

Financement : le grand flou
Car les transports, comme de coutume, se taillent la part du lion. Il est vrai que les experts prévoient une explosion des trafics, de 40 % pour les marchandises d'ici à quinze ans, et même de 60 % pour les voyageurs. Les trois quarts de ces investissements iront à des infrastructures non-routières, souligne le ministre de l'Equipement Gilles de Robien, qui vante le rééquilibrage en faveur du rail et du fluvial. Il n'a pas convaincu les écologistes : " Les trois quarts des aménagements retenus figurent sur notre liste noire ", a critiqué Marc Le Rochais, de France Nature Environnement (FNE), dénonçant " une relance du programme autoroutier ".
Le gouvernement ne financera pas l'intégralité du programme : seulement 7,5 milliards d'euros sur les vingt prévus. Il les puisera dans l'emprunt et dans les dividendes des sociétés d'autoroute, dont il a écarté la privatisation (lire par ailleurs). " Les transports financent les transports ", résume Gilles de Robien.
Et d'où viendra le reste des financements ? Le plus grand flou demeure, au-delà des appels aux régions et à l'Europe. Une bonne part devrait être incluse dans les contrats de plan Etat-régions, dont la mise en oeuvre a justement pris du retard : environ un an, reconnaît le gouvernement, qui le met sur le compte d'un démarrage difficile sous le précédent gouvernement. Il annonce d'ailleurs d'ici à l'été une grande concertation, qui a tout l'air d'une renégociation.
Le CIADT a enfin retenu quinze " pôles de développement économique ". A Saint-Etienne se prépare un " grand projet d'urbanisme ", avec le souci de développer le secteur tertiaire. L'Isle-d'Abeau, qui abandonnera bientôt son statut particulier de " ville nouvelle ", va bénéficier d'un contrat d'agglomération afin de mieux s'insérer dans le Nord-Isère. Et l'ensemble tentera de se développer en harmonie avec l'agglomération lyonnaise, dans le cadre d'une directive territoriale d'aménagement du territoire.
F. B.

Pas de privatisation des sociétés d'autoroute

Comment aider au financement des grands travaux autoroutiers? Privatiser les sociétés d'autoroute pour dégager des ressources à court terme - entre 8 et 10 milliards d'euros - ou maintenir le statu quo pour engranger des dividendes plus importants à long terme? Le gouvernement avait le choix entre deux solutions. C'est finalement l'optique du ministre des Transports, Gilles de Robien, qui l'a emporté, hier, contre celle de Bercy. Matignon a décidé de geler la privatisation d'Autoroutes du Sud de la France. Et de procéder à une augmentation de capital - sans doute d'un milliard d'euros l'an prochain - pour réduire l'endettement de la Sanef et de la SAPRR, deux sociétés dans lesquelles l'Etat restera aussi majoritaire. Ainsi, " le transport paie le transport ", comme l'a dit hier Gilles de Robien.

<<Retour 

[Sauvegarde du pays Rhône-Gier].  srg.nonaucol@free.fr
Révision : 14 janvier 2004